A l’occasion des fêtes de fin d’année, la Fondation Clément propose une exposition d’une sélection d’environ 80 œuvres de sa collection d’art contemporain. 

Les médiums traditionnels, peintures et sculptures, dominent dans la collection de la Fondation peut-être parce que dans nos régions, les plasticiens restent majoritaires. 
L’expressivité de la peinture a déterminé maintes vocations, notamment la génération qui choisit le « retour au pays natal » après des études dans l’Hexagone, parmi laquelle Khokho, Jean-Joseph Dumas ou le guadeloupéen Michel Rovélas. 
C’est au sein de cette même génération que se distinguent deux tentatives de manifestes en 1970, à la suite d’expériences professorales menées sur le continent africain, Serge Hélénon et Louis Laouchez décident de l’avènement de l’école négro-caraïbe : les assemblages du premier, la sculpture totémique du second révèlent une matrice nouvelle, le composite affirmé de la culture créole. 
Avec la constitution du groupe Fwomajé en 1984, Victor Anicet et René Louise, notamment, revendiquent une esthétique caribéenne qui prend en compte ses antécédents amérindiens. Le point de rupture est acté par Ernest Breleur qui se désolidarise de la formation. L’artiste se défend d’une approche par trop ethnocentrée, lui préférant désormais une quête individualisée qui délaisse la peinture pour le médium de la radiographie. 
Sans se départir du geste pictural décliné dans la collection, Christian Bertin, Julie Bessard, Hervé Beuze, Rodrigue Glombard, et encore les Guadeloupéens Thierry Alet et Bruno Pédurand, élargissent leurs pratiques au champ de l’installation et du travail in situ. Ils sont le ferment d’une sphère artistique mutante que Samuel Gélas ou Ronald Cyrille représentent au sein de la collection.

Ainsi la collection riche de plus de 250 de signatures et plus de 800 œuvres apparaît-elle comme une photographie des arts visuels contemporains qui rassemble à la fois les grands aînés et la jeune création de la Caraïbe.