Mounia développe son sens des matières, son goût des harmonies insolentes qu’elle met aujourd’hui au service de la peinture en les associant aux couleurs de sa terre natale, la Martinique.
Forte d’un bagage acquis auprès de Buffet, César, Guédon, elle apprivoise d’abord portraits et paysages au sein de ses premières expositions. La plasticienne foyalaise Geneviève Mourès fait relais, transmet dans l’exigence cet indicible qui vous fait passer de la passion à la nécessité impérieuse de continuer, d’aller plus loin. C’est un temps de confrontations et de belles rencontres du Japon aux États-Unis, de l’Afrique à la Caraïbe, en Europe avec de régulières haltes parisiennes : l’heure venue de la maturation.
Un trait plus affirmé, une maitrise de l’espace dans une composition rigoureuse ont conduit tout naturellement Mounia Orosemane vers l’abstraction intégrant les « andante non troppo », les « allegro » d’un mouvement en permanence musical. C’est dans cet esprit que cette exposition « D’escales en escapades » a été conçue.

Cernées, les couleurs éclatent, jouent à la mosaïque, à la dispersion des formes en de savants entrelacs, à la fusion dans un halo. La façon de peindre varie : drue comme un grain tropical, sage dans ses aplats... les toiles sont épurées ou revendiquent l’excès, les mélanges de matières et de signes.